Zenzile + Moodie Black

  • Hip hop indé / Rock dub / Ciné-concert
  • La Grande Salle
  • Production : TP

ZENZILE  (Angers, FR.)

Quand on pense à Zenzile, c’est pas vraiment des images de Berlin qui nous arrivent en tête en premier. Enfin, ça dépend de ce qu’on entend chez Zenzile, mais c’est plus probable que les gens pensent d’abord au soleil de la Jamaïque, tant les angevins resteront, quoi qu’il arrive, les grand sorciers du dub-reggae (ce fameux dub « à la française », c’est à dire  non pas créé en studio avec une console, des effets et un gros spliff, mais  joué entièrement, avec des vrais instruments, et une classe rare). Pourtant le nouvel album du groupe s’appelle Berlin, ou la version « album » du ciné-concert qu’il font sur « Berlin, la Symphonie d’une Grande Ville », le film de Walther Ruttmann de 1927 – et donc pas vraiment reggae-dub au niveau de l’ambiance. Mais c’est sans compter sur l’art du contre-pied du groupe, qui avec « Living In Monochrome », leur album rock  en 2007, avait déjà désarçonné sa fan base qui  ne savait plus vraiment sur quel pied fumer. Et si les albums suivants opéraient un retour aux sources, jusqu’au très reggae / chanté « Electric Soul » de 2012, ce « Berlin » est, contre toute attente, instrumental et complètement krautrock- post-punk ! Pour Zenzile, on comprendra donc vite que Berlin est avant tout la ville de Klaus Schulze, Tangerine Dream et Ash Ra Temple, et aussi celle de la techno enfumée de Rythm & Sound et Basic Channel. Et ces influences, même si déjà entendues par petites touches dans leur discographie, se retrouvent ici au coeur d’un album complet, construit avec un  son et une énergie rarement entendue ici, sinon dans des albums de LCD Soundsystem (pour vous donner un ordre d’idée). Un nouveau contre-pied donc, qui ressemble presque à un chef d’oeuvre inattendu, et qu’on aime à imaginer guidé par la même magie dont s’étaient nourris Bowie, Brian Eno, Iggy Pop ou U2 aux moments charnières de leur carrière. Zenzile vient de commettre un véritable coup de maître, et même si on n’en doutait pas une seconde, on est malgré tout vraiment très impressionné par cet album. Limite on serait du genre à espérer que le prochain soit dans la même veine. Zenzile est vraiment un grand groupe.  (FL)

MOODIE BLACK  (USA)

Moodie Black, trio initié par Chris Martinez aka « K. » (producteur / MC), Sean Lindaht (guitare) et David Norbert (batterie) dans les déserts de l’Arizona en 2004,  se retrouve naturellement sur l’excellent label Fake Four Inc., étroitement lié au hip-hop expérimental indie (Sole, Awol One, Busdriver, Factor…), et s’illustre par son approche peu catholique de la composition, du mixage et surtout de la performance live jusqu’à se faire qualifier par certains de  « Nine Inch Nails » du rap. Fier représentant d’un style sans concessions, surfant sur une énergie sombre, bruitiste, et fortement influencé par Death Grips, Dalëk, El-P ou Blackie, Moodie Black baigne dans un univers expérimental « chargé d’électricité statique ». Leur noise lente, noire, associée à un flow vif, crée un style à part. Mélangeant breakbeat, drum’n’bass, trip hop et indus pour forger leurs rythmiques sombres et lourdes, leur genre, qualifié de « post-rap », donne l’accent aux beats tranchants, viscéraux et frénétiques. Faisant suite à trois maxis qui préfiguraient déjà de la maîtrise avec laquelle le groupe mélange un flow rappé dans la plus pure tradition hip-hop, une noise éprouvante, et des ambiances sonores aussi statiques que mélodiques bien que foncièrement industrielles, ce premier album « Nausea » a cette urgence qui fait l’essence du rap et la férocité de la noise. Il propose au public une vision différente et révèle une atmosphère downtempo, quasi catatonique, contre-utopique et magnifique. (Artik Unit)

Pour les fans de Dalëk, Death Grips, Blackie, EL-P...

Ciné-concert / Berlin / Krautrock / post-punk / spiritual jazz / Kosmische Musik ZENZILE
Fake Four / Jarring Effects / Dora Dorovitch / Noise Rap / Post Rap MOODIE BLACK