Rock Roll & Remember + The Lovely Eggs + Grubic's Cube

Soirée de soutien aux Requins Marteaux
  • BD, ROCK & DJ's !
  • La Grande Salle
  • Production : TP

LA REQUINS MARTEAUX PARTY !

Parmi les milliers de grandes causes que nous aurions pu défendre ce bimestre, il y en a une qui nous a particulièrement touchée. Certes, nous aurions pu aider des fondations contre la faim dans le monde ou aider la recherche, mais notre mission de service public est plutôt orientée culture et musiques actuelles, alors on a décidé de donner un coup de main à un éditeur de bandes dessinées. Oui oui, de la BD. Mais pas n’importe laquelle. Il s’agit des Requins Marteaux, ou plus précisément la maison d’édition la plus ROCK'N’ROLL des années 2000. J’en vois qui froncent les sourcils... Aider les Requins Marteaux ? Bah pourquoi ? Bah parce que. Parce que les temps sont durs, que c’est la crise et blablabla : les Requins Marteaux vont mal, il faut les aider, on va vous expliquer. J’en vois d’autres qui froncent encore les sourcils. Vous ne connaissez pas les Requins Marteaux ? Mais si voyons ! Les Requins Marteaux - nul besoin d’avoir un doctorat en neuvième art pour les avoir croisés d’une manière ou d’une autre - est une maison d’édition de bandes dessinées soignées, qui sort des beaux livres, et qui exerce un humour aussi chevronné que leur militantisme. De la même famille que L’Association, Cornélius, Ego comme X ou Frémok (entre autres), ils révolutionnent depuis une grosse quinzaine d’années le monde de la bande dessinée dans la forme, le fond et dans le mode de diffusion, fin de l’explication wikipédienne. Vous avez un doute sur votre connaissance en Requins Marteaux ? Sûr que vous avez déjà eu un de leurs livres dans les mains. Non ? On parie ? Les Requins Marteaux, c’est ça : «Garduno, en temps de paix» et «Zapata, en temps de guerre» de Philippe Squarzoni, «The Autobiography of me too» et «two» et «free» de Bouzard, «L’Oeil Privé» de Blexbolex, le «Pinocchio» de Winshluss (prix du meilleur album 2009 à Angoulême), les 10 numéros de «Ferraille Illustré» et les objets du Supermarché Ferraille (les miettes de dauphin, le foie gras de chômeur, le subutex-mex, le krunchy poin poin, la macédoine de jean-mi, le vino cola ou la pizza 3000 en boîte), «The Joke» (sur Mark E-Smith de The Fall) de Luz, et aussi «Tout le Gentil Garçon» (la Bubble Clock du Temps Machine, c’est lui !), le film «Villemolle» de Winshluss, «Muerto Kid» de Felder & Witko, et encore «Amour, sexe et bigorneaux», «Monsieur Ferraille», «Ricou et Bigou», «Supermurgeman», les super 45 tours de Moulinex, les Synchrotypes d’Etienne Charry, les «Rock Zombie» de Tanxxx, les Huiles Meroll... la liste est trop longue, et on ne parle même pas des affiches sérigraphiées magnifiques, des délicieux t-shirts, de Radio Ferraille et de Ferraille TV. Une petite entreprise géniale qui... connaît la crise oui, et qui la subit de plein fouet. La faute à qui, on s’en fiche, il n’est pas trop tard pour les sauver. Mais pour mieux comprendre tout ça, laissons la parole à Franky de l’équipe des Requins Marteaux. Bonjour à toutes et à tous ! J’espère que vous allez bien. Si je m’adresse à vous aujourd’hui c’est pour vous annoncer une bonne et une mauvaise nouvelle. Commençons par la bonne... Eh bien, la bonne c’est que nous sommes installés sur Bordeaux depuis plus de deux mois et que tout se passe à ravir. L’équipe est en pleine forme, nous avons endigué toutes les dépressions nerveuses et les tentatives de suicide se font de plus en plus rares... C’est sûrement dû à la proximité de la mer ! La ville est accueillante et il n’a fallu que quelques semaines pour s’intégrer au dynamisme culturel bordelais. J’en veux pour preuve l’exposition d’Amandine Urruty à la Mauvaise Réputation qui a pété tous les scores en termes de fréquentation. La première édition de la FMAC 33 (Fondation Meroll pour l’Art Contemporain en Gironde) à la librairie Mollat aura marqué à n’en pas douter les coeurs et les esprits… Il devrait en être de même lors de la future projection de Villemolle 81, notre dernier long métrage, qui sera organisée le 9 juin à l’Utopia. La mauvaise, vous vous en doutez peut-être déjà, c’est que nous sommes dans une sale passe... On peut invoquer pas mal de raisons, la crise qui touche le secteur, des livres de qualité certes mais difficiles et quelque peu onéreux… Mais c’est comme ça ! On aime chacun de nos bouquins et nous sommes extrêmement fiers de ce catalogue qui donne tant de sueurs froides à nos représentants et si peu de satisfaction à notre banquier. Comment nous en sortir alors ? Nous sommes en train d’explorer plusieurs pistes. Premièrement, il est hors de question de couiner en vous demandant de faire des dons à notre gentille association. Non ! Non ! Et re-non ! Pour régler notre problème de trésorerie, qui s’élève tout de même à plus de 60 000 € (oui, 60 000), nous allons vous mettre face à vos responsabilités chers amies et amis des Requins Marteaux ! Car ces 60 000 € nous les avons ! Nous les avons sous forme de livres, de t-shirts et autres bienfaits de la société de consommation. Vous les achetez ? Nous sommes sauvés ! Vous les achetez pas, eh bien les Requins Marteaux finissent comme Jimi Hendrix ! Après tout pourquoi pas ? Bon je dis ça mais en même temps, non pas que ça me dérange de mourir dans du vomi et des supers accords de guitare, mais ça me briserait sérieusement les noisettes de fermer boutique ! Alors voilà, tout ce que j’ai à vous offrir, c’est une win-win situation ! Vous achetez nos trucs, on continue d’exister et du coup vous pouvez continuer d’acheter nos trucs et peut-être même vos enfants peuvent à leur tour acheter nos trucs et comme ça tout le monde est content ! Faites ce geste simple et nous serons sauvés… Mais pour l’instant tout ce que je peux vous promettre ce sont des larmes et de la sangria ! Dans les jours et semaines à venir, les Requins Marteaux vont vous proposer un nombre impressionnant d’opérations commerciales destinées à renflouer nos caisses. Ventes de livres, d’originaux, projections de films, conférences, concerts, visites surprises chez nos amis libraires Bisous et patati et patata (vous pouvez déjà télécharger notre affiche de soutien et la placarder chez vous ou la distribuer dans la rue) ! Voilà ! D’ici quelques mois nous saurons si une activité originale comme la nôtre a encore lieu d’être en 2011. Et c’est VOUS qui allez en décider… Alors quelle qu’en soit l’issue, tout ceci se terminera dans une Méga Fiesta dont j’ai le secret dans un endroit connu de moi seul ! Bonne chance à nous tous et big bibi de la part de… FRANKY Voilà, c’est pas compliqué, il suffit juste d’acheter des trucs des Requins Marteaux en fait. Et le Temps Machine a décidé de faire dans le sensationnel : une super soirée «force de vente», avec animations idoines (stands, dédicaces, expo, projections de films, concerts, DJ’s, performances, boire et manger), rigolade et bonne humeur. Ambiance la croisière s’amuse sur le Titanic, tous à la barre pour éviter les icebergs. (FL)

ROCK ROLL & REMERBER (Nantes, FR)

«Batterie minime et claviers venus des sixties via B52’s et The Comateens, voix haut perchée, RRR est un duo composé de la tucsonienne Enid et de son mari Eric, par ailleurs ou en d’autres temps batteur de French Cowboy, des Little Rabbits et de la Secte Humaine. Ils produisent une musique à la fois étrange et familière, propre à la danse mais parfois teintée de mélancolie, qui évoque les bars bondés à une demi-heure de la fermeture et qu’on pourrait qualifier de garage délicat. Le premier album de Rock Roll & Remember sort le 26 avril, en vinyle, sur Havalina records. Il contient 9 titres, dont trois reprises (Jackson 5, Bunker Hill et un groupe de synth-pop lithuanien : Zodiac).» Autant le plus souvent on essaye d’écrire des choses personnelles sur les groupes qu’on programme, autant là, la bio officielle est juste parfaite. Qu’estce qu’on pourrait dire de plus ? Qu’ils sont super beaux tous les deux ? Qu’ils assurent comme c’est pas permis ? Qu’ils sont l’incarnation du rock'n’roll ? Qu’on les aime d’amour ? Oui, on va rajouter ça tiens. Et aussi que la batterie n’est pas si minime que ça, et que leur musique évoque aussi de joyeux matins de printemps. (Du «garage délicat», je vous jure... fallait la trouver celle-là. Mais en même temps, c’est exactement ça.)

THE LOVELY EGGS (Lancaster, UK) 

Découverts il y a quelques mois (début mai très exactement) sur une liste de groupes en tournée fin 2011 envoyée par l’ancienne rédactrice en chef du fanzine Supersonic Jazz, The Lovely Eggs aurait pu ne jamais venir chez nous si nous ne travaillions dans un bureau en open space. Il se trouve que nous ne disposons au bureau que d’un petit poste horrible que l’on est obligé de mettre à plein volume pour profiter un peu de la musique (oui, on écoute au bureau de la musique sur un petit poste au son affreux : il n’y a que la bonne musique qui peut sortir indemne d’un tel traitement). Lorsque les Lovely Eggs se sont retrouvés dans les mini-enceintes, un curieux manège s’est mis alors en route vers le petit poste, ponctué de «c’est quoi ça ?» et de «c’est vachement bien», etc. Pour être vraiment sûr, le disque a tourné les jours suivants, sans prévenir, et toujours le même manège («c’est-quoi-ça-c’est-vachement-bien», etc). Ok. On les fait. A l’heure où l’on rédige ce programme, on a à peine lu leur bio, vaguement été voir des vidéos... On a surtout juste écouté la musique. Et on adore. On retiendra malgré tout de leur bio que beaucoup de gens les trouvent cinglés (ils sont copains avec Jad Fair), mais qu’ils sont aussi pour beaucoup de gens le groupe le plus excitant de 2011 avec leur «DIY underground grunge-pop sound». Sinon, ils sont deux, monsieur à la batterie et madame à la guitare et au chant, et leur nouveau single s’appelle «Fuck It». Ça promet. Et puis on aime ce genre de déclaration définitive venant de Huw Stephens, de Radio One : «You won’t hear another band like this anywhere between now and the end of the millenium. The Lovely Eggs are just brilliant!» (FL)  

THE GRUBIC'S CUBE (Tucson, USA)

Pour le plaisir, on ne va pas en dire trop sur Jeff Grubic. Bon, avouons-le, on ne sait absolument rien sur lui, sauf quelques souvenirs d’une discussion avec Laurent, le boss de Havalina Records, qui nous avait parlé de sa performance il y a plus d’un an et qu’on avait juré-promis de faire au Temps Machine un jour ou l’autre : une promesse est une promesse, et, puisqu’on est dans la confidence, on est super contents ! Le principe de cette performance ? Eh bien, sur le papier, c’est assez simple. Jeff Grubic est un malade de la répétition, de la boucle. On avait eu l’occasion de voir par deux fois AD NAUSEAM, il y a plusieurs années, à Nantes et à Tours (au Donald’s) une performance du même type dont il était à l’origine, avec les Little Rabbits qui jouaient en boucle un motif des heures durant, et dont les musiciens étaient remplacés en vidéo en fond de scène à chaque fois qu’ils quittaient le plateau (pour boire un coup par exemple). Pour le Grubic’s Cube, pas d’échappatoire : un cube de trois mètres sur trois en grillage à poule, avec des musiciens dedans (Jeff Grubic au sax et des musiciens locaux pour la batterie, la basse, la guitare, etc.) qui jouent en boucle, et mal, le thème de «Girl from Ipanema». Sur un des côtés de la cage, un trou par lequel le public introduit des ballons de baudruche gonflés (bien sûr)... vous avez compris, la performance prend fin lorsque les musiciens ne peuvent plus jouer à cause des ballons. Whaou. Il existe quelques photos de cette performance à Tuscon : il fait bien jour au début, et vraiment très nuit à la fin. Vous imaginez le truc. Une performance qui va plaire aux Requins Marteaux ? C’est presque du sur mesure. (FL)

HAVALINA & REQUINS MARTEAUX ALL STARS DJ SET

Il existe une surprenante histoire d’amour qui unit Tucson, Arizona à Nantes, Loire Atlantique. Giant Sand et Calexico, fers de lance de la scène musicale de Tucson et plus généralement de l’Americana, ont fait des émules dans nos contrées. Des passerelles se sont créées. Des Français sont allés au pays des cowboys, Thomas Belhom, Dominique A, Katerine, pour n’en citer que quelques uns. D’autres y ont même trouvé leur vocation et sont, à leur tour, devenus des cowboys : quatre ex- Little Rabbits qui devinrent les fabuleux French Cowboy. Pour sortir leurs disques en toute indépendance, les French Cowboy s’entourent de potes et montent en 2007 Havalina Records. Chaque disque des French Cowboy étant une pépite, Havalina est devenu, par la force des choses, un des labels les plus intéressants de ces dernières années en France. Privilégiant la qualité à la quantité et ne roulant pas sur l’or (leur credo serait «No Money, Good Records»), les sorties sont toutefois assez rares mais ont permis entre autres de faire découvrir la pop country psyché jouissive des Golden Boots (from Tucson, tiens tiens...) ou, dernière sortie du label, le garage pop dansant des Rock Roll & Remember (ce soir de la partie, tiens tiens...). Laurent Mareschal, le soft boss d’Havalina, qui accompagne ce soir Jeff Grubic et Rock Roll & Remember devrait essayer de se frayer un chemin jusqu’aux platines pour nous présenter ses coups de coeur et faire suer le club. «Essayer de se frayer un chemin» n’est pas une métaphore : Luz, Terreur Graphique et Hervé Bourhis sont eux aussi bien décidés à faire chauffer les platines... Ça sent la grosse fête à plein nez tout ça ! (NR)

garage / pop / amour / girl and boy ROCK ROLL & REMEMBER
pop / punk / amour / girl and boy LOVELY EGGS
Girl From Ipanema / loop / ballons / performance / folie JEFF GRUBIC