Loo & Placido + Janski Beeeats + Gay Pregnant

  • Electro bootlegs & clubbing !!!
  • La Grande Salle
  • Production : TP

LOO & PLACIDO (Tours/Paris)

On a vu et lu pas mal de trucs sur les super héros cet été, en bien et en mal, mais jamais en musique : ce soir, on répare ce manque. A ma droite, Janski Beeeats, effrayant monstre aux dents pointues, et à ma gauche, Loo & Placido, les plus terrifiants des super baaaaad, avec leurs masques aux yeux de kryptonite et une seule et même mission depuis 10 ans : faire danser l'univers sans jamais jouer un titre dans sa version originale, c'est à dire en le mélangeant avec un autre, et tant qu'à faire un autre morceau à l'exact opposé du spectre des musiques de jeunes. Ça s'appelle le bootleg (ou mash-up), et Loo & Placido sont les (super) héros du genre. Des exemples ? Queen avec Daft Punk, Stevie Wonder avec Mr Oizo, Trust avec NTM... voire l'ultime Daft Punk + Queen + Skrillex + House Of Pain ! N'hésitant jamais à confronter tubes du passé (Beach Boys, Doors, Beatles, et d'autres) avec le nec plus ultra du clubbing actuel, les sets du duo provoquent systématiquement une sorte d'euphorie non-stop en mode blind test (forcément) et danse sans répit. Fortiches, il faut dire que les gars ne sont pas nés de la dernière pluie. Le tourangeau Jeremy Johnson (Placido) et le parisien Laurent Lupidi (Loo) se sont rencontrés en 1999 après avoir officié en tant que bassiste et batteur au sein des Concrete Idea, Portobello Bones, Satellites, No One Is Innocent ou encore Oui Oui... et ont imposé leur façon de faire (le bootleg donc) sur les scène des plus gros clubs du monde, sur MTV Mash, ou sur NRJ de 2005 à 2008 (la meilleure émission que la radio n'ait jamais eu, au passage), mais aussi dans le Top 10 des charts (leur bootleg Dandy Warhols VS Mousse-T)... L'apogée en 2008 avec Madonna, fan du duo, qui intégrait au show de son 'Sticky & Sweet Tour' le bootleg 'Toop Toop Groove', mélange de 'Into The Groove' avec 'Toop Toop' de Cassius, pour l'interpréter en live ! C'est pas dingue ça ? Allez jeter un oeil et une oreille à leur site internet, il y a tout à foison, des mix à télécharger, des vidéos... Loo & Placido, c'est du partage, du fun, une technique de folie, de la danse hystérique et surtout des bootlegs souvent vraiment drôles. Et c'est surtout tellement bien fait qu'on a souvent du mal à imaginer que tout cela n'est "que" du remix. Vraiment dingo. (FL)

 

JANSKI BEEEATS (Tours, FR.)

On vous avait déjà parlé de l'armée de rockeurs de Tours l'année dernière, aujourd'hui nous voulions vous parler des électroniciens, mais on s'est rendu compte que c'était finalement souvent les mêmes personnes (c'est fou ça). Loo & Placido (ex-Porto Bello Bones). Gay Pregnant (deux membres de Fumuj) et Janski Beeeats (ex-Sex & Dollars) ont par exemple usé leurs Doc Martens dans des concerts punk avant de s'acheter des baskets de danse, ou l'inverse (punk en basket et danse en Doc'). Le résultat de cette mauvaise éducation ? Un état d'esprit à mille lieux de l'hédonisme d'Ibiza : punk un jour, punk toujours aurionsnous envie de dire... Ainsi, Janski a troqué sa guitare contre une guitare synthé (oui oui, comme Jean-Michel Jarre), et s'est inventé un personnage sorti tout droit de ses bandesdessinées manga-core (il est aussi excellent dessinateur de bédé, sous le nom de Jansé). Un futur toxique, avec des monstres et une bande son très jeu vidéo 80's, construite avec les outils du clubbing d'aujourd'hui, diablement efficace. Mais Janski Beeeats n'est pas qu'un pseudo de musicien et il arrive qu'on le croise dans la rue avec son masque effrayant sur la tête, limite schizophrène, avec son nouvel ami batteur sous son costume de nounours bleu de deux mètres de haut. Rigolo pour les yeux et le jeu de scène, Janski Beeats produit pourtant de véritables bombinettes dance floor qui n'ont pas d'équivalent sur la scène française electro actuelle (au jeu du blind test, beaucoup penseront qu'il s'agit d'un croisement entre SebastiAn, Boize Noise et Siriusmo). Janski ne cherche pas à faire le beau pour les magazines, il fait son truc à lui, et contrairement aux copieurs qui finissent dans l'oubli des modes passagères, il est en train de construire quelque chose qui marquera les esprits. Ou alors il va mourir de chaud sous son masque. Mais ce risque-là ne lui fait pas peur. Un type unique, complètement fou, boulimique de travail et désarmant de gentillesse qu'on a envie de défendre bec et ongles, même si, c'est vrai, il nous fait quand même un peu peur des fois, et qu'il est vraiment complètement fou. (FL)

 

GAY PREGNANT (Tours, FR.)


En parallèle à la tournée du dernier album de Fumuj (en version grosse machine), deux de ses membres s'offrent un petit coin de récréation electro sous le claquant nom de Gay Pregnant. Une récréation où le chahut règne, évidemment. Encore des enfants pas sages qui ont laissé de côté leurs basses et batterie pour faire hurler les machines : pas étonnant que leurs morceaux gagnent à tous les coups, la section rythmique, ils savent parfaitement comment ça marche. Des grosses basses, des énormes boîtes à rythmes et des synthés qui montent, qui montent : une formule idéale pour faire le bonheur des kinés, les articulations sont sérieusement mises à l'épreuve. On pense un peu au "Testarossa Autodrive" de Kavinsky, cette musique de morts vivants dans des voitures rapides, et un sens de l'explosion hérité des belles heures des Chemical Brothers. Tout en muscles et en tatouages, les Gay Pregnant poussent à la débauche et ne font pas dans la dentelle. Après tout, un dance floor n'est pas vraiment l'endroit idéal pour boire une tasse de thé avec le petit doigt en l'air. Cette soirée sera sauvage, mais aussi pleine de couleurs (rouge sang pour Gay Pregnant par contre). (FL)


bootlegs / mash up / electro / dance floor / ex-punks LOO & PLACIDO
chiptune / 8bits / club / manga / synthé / videogames / ex-punk JANSKI BEEEATS
Fumuj / big beat / electro / techno / dance floor GAY PREGNANT