Von Pariahs + Dick Voodoo
- Garage Wave
- Le Club
- Production : TP
VON PARIAHS (Fontenay-le-Comte, FR.)
Attention, je vais faire mon vieux con. Quand j’ai vu que les Von Pariahs venaient de Fontenay-Le-Comte, mon sang n’a fait qu’un tour. Comme beaucoup de vieux cons, la soirée du 1er novembre 1997 du Rock Festival de Fontenay est un des événements les plus importants de ma vie de fan de rock. Ce soir là, Shellac et Blonde Redhead nous offraient les concerts les plus incroyables qu’on avait jamais vus : ce genre de moments inoubliables qui ont marqué une génération (on croise souvent des vieux cons comme nous qui y étaient, à croire qu’on a tous fini par faire des choses dans la musique après ce concert de folie). Donc j’ai envie de fantasmer et d’imaginer que les parents des Von Pariahs étaient à ce concert, et que ça devait envoyer sévère dans l’autoradio de la 405 break. Une classe aussi naturelle sur un premier album de gamins de Fontenay-le-Comte (joli bourgade vendéenne de 14000 habitants située entre Niort et La Roche sur Yon), c’est juste impossible sinon. Mais aujourd’hui on est des vieux cons, et ils faut se lever de bonne heure pour nous impressionner : Von Pariahs nous a tué. Dès le premier titre de leur premier album, on a baissé les armes et on s’est transformé en bébé chat, ça nous a explosé à la tronche. Joy Division, Jesus & Mary Chain, The Cure, Gang Of Four, Wire : le punk cold-wave est de retour ! Mais les grosses références 80’s de Von Pariahs évitent l’indigestion et sont parfaitement acceptables en 2014 car elles sont portées par la sauvagerie d’un chant qui ne singe personne : les Von Pariahs puent la classe, et si on avait 16 ans aujourd’hui, sûr qu’on accrocherait des posters dans notre chambre. Mais on est des vieux cons, alors on écoute leur album à fond et on oublie nos putains de rouflaquettes qui blanchissent (s’ils avaient été américains, leur disque serait sorti chez In The Red et ils tourneraient avec TV Ghosts, The Horrors et les Dirtbombs, c’est sûr).
Pour les fans de The Horrors, Holograms, TV Ghosts, Jesus & Mary Chain, Gang Of Four, Wire, Joy Division, The Strokes, The Finkielkrauts etc etc (sinon, l’intro de guitare de Trippin, ouais ouais, ça rappelle Shellac ;-) (FL)
DICK VOODOO (Le Havre, FR.)
Je n’ose pas aller lire les chroniques de l’album de Dick Voodoo pour ne pas influencer mon propos, mais je sais d’avance que, à chaque fois, il doit être question de références à Suicide, à Frustration, à Krikor (qui a produit le disque), et au passé rock du Havre, ville hautement symbolique des années 80 (en plus de Little Bob...) avec Closer Records et ses disques IMPORTANTS (The Barracudas, Bad Brains, Ramones, Les Thugs, Kid Pharaon, Dum Dum Boys...). Brut de décoffrage donc, comme l’histoire rock de cette ville, Dick Voodoo promène depuis huit ans, parait-il, sa boite à rythme, ses samplers et sa grosse voix dans des bouges de dockers du coin (ouh le vilain cliché). Noir et dansant, ce rockabilly électronique d’outre tombe tombe à pic dans cette époque un peu trop tournée à mon goût vers le clivage à tout va : ici, tout est communion rock. Le duo ne cherche rien d’autre que l’énergie crasse du rock n’roll le plus sauvage, et du blues donc, mais avec les moyens du bord, c’est-à-dire pas grand chose. Une musique qu’on a envie d’écouter fort, entre amis, dans une bonne ambiance, et en live encore plus, pour brailler comme des andouilles, sans brailler sur personne, juste brailler. Un exutoire, simple certes, mais qui fait du bien. Sale et méchant, on n’en demande pas moins : s’exciter pour rien d’autre que de la musique fort, des histoires de « motorcycle race », de « glossy lips », de « marshall law » ou de « black coffee », ça fait du bien, ça fait DECOMPRESSER.
Pour les fans de Suicide, de Frustration, de Blackmail, de Volt, de Magnetix, de Krikor, des Cramps, des Dum Dum Boys... (FL)