Michel Cloup Duo + Piano Chat

  • Chanson française électrique
  • Le Club
  • Production : TP

MICHEL CLOUP DUO (Toulouse, FR.)

Il y a deux manières d’aborder le cas Michel Cloup. La première serait d’utiliser toute la place qu’on a ici pour vous raconter sa vie, pleine de musiques et de chansons formidables (Diabologum, Experience, entre autres). La deuxième, plus compliquée, serait de vous raconter son nouvel album. Mais, à l’instar de ses vieux amis de Mendelson, Michel Cloup est un parleur au présent, un poète noir (on ne sait pas traduire spoken word en français c’est dommage) qui ne se laisse pas résumer en trois mots. Et on serait bien tenté de vous inviter à écouter cet album plutôt que de dire des choses à côté de la plaque : la poésie de Michel Cloup a plusieurs niveaux de lecture et on ne voudrait surtout pas l’enfermer, voire qu’il nous pète la gueule. Pas de cynisme ici, ni de pose condescendante de l’artiste maudit : Michel Cloup parle de lui, la colère en bandoulière, observant le monde qui l’entoure et l’intérieur de sa tête. « Une bouffée de bonheur, une profonde tristesse, les deux vont de pair » nous dit-il dans « Au milieu de nulle part », qu’on entend aussi comme une bonne raison de faire des chansons, au plus près de l’émotion (rien de plus qu’une guitare et une batterie pour porter sa voix). Ces nouvelles chansons donc – en français bien entendu – ne laissent musicalement aucun doute sur l’histoire intime de Michel, qui de Slint à Sebadoh, de Bastro à Codeine, ou de Neil Young à Sonic Youth, embrasse à la fois sensibilité, fureur, émotion, noise et intransigeance. Et puis évidemment, il y a la recherche de cet instant spécifique que connaît le fan de post-rock et d’indie rock 90’s, qui vous glace les joues, vous noue la gorge, vous dresse les poils et vous mouille les yeux... Michel Cloup semble se livrer un peu plus à chaque disque, mais ne cède jamais à la séduction. Une histoire de bagarre, avec lui, avec le monde, avec la musique. Trippant.

Pour les fans de Mendelson, de Diabologum, et donc, pour les plus jeunes, de Fauve (car quand vous entendez que le chanteur de Fauve «a tout piqué» à Diabologum, et bien voilà, en fait il a «tout piqué» à Michel Cloup.) (FL)

PIANO CHAT (Tours, FR.)

La vérité, c’est que Piano Chat aurait pu jouer avec Le Prince Miiaou aussi, comme ça on aurait fait une belle affiche avec des petites souris. Et puis au fond, musicalement, Marceau a peut-être plus à voir avec Le Prince Miiaou qu’avec Michel Cloup. Sauf que... sauf que, dans notre envie de provoquer la curiosité chez vous, on trouve ça plus intéressant de mélanger les « styles » dans une même soirée, ça permet de découvrir des choses qu’on ne serait pas allé voir naturellement (mais vous avez raison, Piano Chat et Michel Cloup ont en commun les guitares et la batterie, le chant en français : vous serez moins perdus que la fois où on l’avait programmé avec Daedelus et dDamage, dans une soirée electro-hiphop- glitch). Pour cette fameuse soirée (en 2010, mon dieu... 4 ans déjà), on disait de Piano Chat que, « seul sur scène avec sa guitare et sa batterie, il se sample en direct, empile les boucles et fabrique des cathédrales sonores post punk qui ne refusent jamais les rythmes qui font danser : on jurerait entendre Arcade Fire et Sonic Youth ensemble... Rappelons encore une fois que Piano Chat fait ça TOUT SEUL ! On trépigne ». Quatre ans plus tard, Piano Chat a eu le temps de prouver qu’on ne s’était pas trop trompé, assurant les premières parties de Yann Tiersen sur sa tournée américaine et européenne, mais aussi jouant dans des squats, des bars, des prisons, des appartements, jusqu’à l’enregistrement de ce nouvel album entre Tours et Berlin, avec ses amis Funken, Yann Tiersen, Pneu, Mesparrow et Felicity Greenfield. Un album très beau, dont l’univers rappellera beaucoup moins Petit Fantôme qu’avant (l’influence majeure de son dernier EP), car beaucoup plus direct et brut, autant dans le son que dans les arrangements et les textes. Du Piano Tigre presque. Ces nouveaux titres s’enchaînent de façon phénoménale, tube sur tube, avec une aisance bien loin du bordel systématique de ses concerts (il s’est calmé depuis peu, échangeant sa batterie cassée sur scène au profit d’une boite à rythme et de moins d’éparpillement : bonne idée !). Un album lumineux, « mature » (oui oui) vraiment classe et touchant, que personnellement j’écoute en boucle. Mais ça, c’est mon problème, vous avez raison. Piano Chat est de Tours, il fait partie des agitateurs locaux, Cocktail Pueblo, la bamboule etc etc, mais tout ça c’est vraiment secondaire. Piano Chat, à l’instar de Pneu ou Funken, est surtout, et avant tout, un grand artiste.

Pour les fans de Petit Fantôme, Dirty Beaches, Suicide. (FL)


Rock MICHEL CLOUP DUO
One man band / Yes Family / Kythibong / Cocktail Pueblo PIANO CHAT