Melody's Echo Chamber + Aline

  • POP QUI TUE
  • La Grande Salle
  • Production : TP

MELODY'S ECHO CHAMBER (Paris, FR.)

Comment fait-on pour programmer des concerts au Temps Machine ? Une question qui revient souvent. Il n'y a pas de règle. Mais ce qu'on préfère par dessus tout, c'est d'être cueilli par un album dont on attendait rien. On reçoit toutes les semaines des tonnes de disques qu'il est humainement impossible d'écouter, mais on essaye malgré tout... quand on a reçu un lien pour écouter l'album de Melody's Echo Chamber, on a été titillé par le fait que le disque allait sortir chez Domino, et que c'était le projet d'une française. C'est bête mais c'est comme ça. Et là, coup de foudre immédiat. L'album a tourné en boucle pendant dix jours dans les 
bureaux : unanimité. Melody's Echo Chamber est donc le groupe de la jeune Melody, cheveux presque rouges sur la pochette, que tout le monde présente (à raison ?) comme la nouvelle Trish Keenan, de Broadcast. Il est vrai que les timbres de voix sont un peu similaires, et la production de Kevin Parker de Tame Impala rappelle le psychédélisme aquatique du groupe de la regrettée Trish. Mais les comparaisons ont la dent dure et il nous semble que Melody's Echo Chamber ne mérite pas de se faire enfermer dans une case (double effet Broadcast en fait, eux aussi étaient comparé à Stereolab à leurs débuts). Melody's Echo Chamber va vite 
imposer son style, car ce disque est plein de tubes, de vraies chansons, de trouvailles sonores et d'une classe affolante. On a même eu un petit frisson de fierté, après avoir vérifié plusieurs fois, d'écouter un disque 
"français" qui mettait la barre si haute, et qui surpassait largement les wagons d'albums dream pop anglo-saxons interchangeables. En plus il y a de fortes chances que l'album de Melody's Echo Chamber fasse un carton tellement il est beau : la pop française serait-elle en train d'enfin s'inventer pour de vrai ?   (FL)

ALINE (Marseille, FR.)
Il en aura fallu du temps à Romain pour se faire entendre. Travailleur solitaire sous le nom de Dondolo, puis Young Michelin (en groupe), le marseillais attendait son heure en caressant amoureusement les pochettes 
de ses vinyles préférés de chez Sarah Records, The Wake, The Smiths et compagnie (on imagine). Un soutien sans faille de vieux mélomanes journalistes feront qu'on croisera souvent sa (bonne) tête dans les 
Inrocks, Magic ou Technikart (les vieux ont souvent le nez fin, ne les enterrez pas trop vite les jeunes), et lorsque la compagnie française de pneu décida qu'il n'avait vraiment pas le droit d'utiliser plus longtemps le nom "Young Michelin", il décida de s'appeler Aline. Et là, le conte de fée commence : d'abord des morceaux qui circulent de plus en plus ("les copains", tube absolu, "je bois et puis je danse", en haut de nombreux TOP de l'année) et tout le petit monde du milieu se les arrache. L'album n'est pas sorti quand nous écrivons ces lignes et pourtant on a l'impression qu'ils sont déjà disque d'or. Tournées nonstop et récurrence d'obsessions 80's qui ont le vent en poupe : moins fermé qu'un Lescop, Aline est un jubilatoire fantasme de cette pop ligne claire à la française (Daho, Jacno, Taxi Girl) qui s'est toujours rêvée anglaise (cf. Les Inrocks bi-mensuels). Des chansons en français un rien nostalgiques donc, mais si étonnantes qu'aujourd'hui elles trouvent tout leur sens. Dans ce monde qui va trop vite, on a besoin de repères étalons, et Aline, en (ré)inventant un âge d'or de la pop française qui n'a jamais vraiment existé, tombe à pic pour poser les bases d'un futur moins incertain.  (FL)
pop / Blonde Redhead / Broadcast / Tame Impala MELODY'S ECHO CHAMBER
Young Michelin / les copains / Jacno / twee pop / French Pop Anglaise ALINE