THE FEELING OF LOVE + WALL OF DEATH + JB WIZZ
- Garage / Psych / Kraut
- Le Club
- Production : TP
WALL OF DEATH (Paris, FR.)
Pour ceux qui n'ont pas vu les Black Angels sur leur dernière tournée européenne ou ne sont pas allés au Austin Psych Fest, le festival qu'ils organisent chaque année à Austin, Wall Of Death est un groupe inconnu. A peine cela peut il évoquer un pas de danse très couru dans les moshpits HxC (je vous conseille quelques recherches youtube)... En tout cas chez nous donc, c'est un groupe inconnu. Alors? oui, mais?
En bon maître de cérémonie, JB Wizz, dont le label, Born Bad Records est ce soir à l'honneur, nous a conseillé d'aller écouter Wall of Death pour pimenter la soirée. Formé en avril 2010, ce trio français a conquis les scènes psyché-européennes en moins d'un an en se faisant inviter par les Black Angels sur leur tournée. Si Wall Of Death ont été pris sous l'aile des anges noirs et que JB Wizz nous les conseille, il est probable que ce groupe vaille le détour. A l'écoute des quelques morceaux qui trainent sur le net, on est en effet sidéré par la puissance hypnotique et sombre de ce trio. On est ici plus proche du Velvet Underground, de Neu!, des premiers Pink Floyd ou Hawkwind que du Summer Of Love. Sont-ils si désespérés ? Sachant que leur premier album, enregistré au Texas les Black Angels, a été perdu dans un sale fait divers informatique, on pourrait les comprendre. Ceci dit, vu le buzz qui les précède et les soutiens qu'ils semblent avoir, l'avenir devrait leur sourire. Espérons qu'ils ne perdent pas pour autant cette sombre énergie, profonde et lancinante. (NR)
THE FEELING OF LOVE ( Metz, FR.)
The Feeling Of Love fait partie de cette grande tribu internationale de dégénérés, qui s'est discrètement baptisée Grande Triple Alliance Internationale de l'Est. Basée autour de Strasbourg/Metz et s'étendant jusqu'en Italie ou en Belgique, la GTAIE nous fournit depuis quelques années en groupes les plus crades, malsains, bruitistes, abrutis, régressifs, jamais classes mais géniaux qui nous aient été donnés d'écouter depuis longtemps. C'est de cette famille d'attardés par exemple que sont sortis les sales rejetons d'AH Kraken, Movie Star Junkies, The Anals ou Scorpion Violente, pour citer quelques groupes qui auront marqué à jamais les esprits des fidèles adorateurs de noise punk déviant. J'aimerais pouvoir m'étendre sur cette scène et citer tous les noms de groupes improbables qui la composent mais non. Restons concentrés, reprenons le fil.
Depuis 2006, G. maltraite ses amplis, guitares, vieilles boites à rythme et claviers en fin de vie sous le nom de Feeling Of Love. En solo G. casse le blues en miettes, le dépèce, le trash à mort. Il sort une tripotée de 45 tours sur autant de petits labels. Il est rejoint occasionnellement par quelques musiciens qui viennent l'aider à faire plus de bruits.
Au fur et à mesure, Seb Normal est resté derrière la batterie et S. n'a pas arrêté le Farfisa et le blues décharné a tourné psyché. Le trio a trouvé, par hasard, à force de faire tourner des riffs blues, le secret de l'hypnose. Batterie quasi tribale, Velvet-ce-que-tu-veux et claviers gras qui tournent sans fin ont donné à Feeling Of Love un nouveau visage. Bien moins abrasif que les premiers enregistrements, les deux derniers albums de Feeling Of Love (dont le dernier, Dissolve Me est sorti chez Born Bad Records) et leurs incarnations live, sont les trips psychédéliques les plus imprévisibles, sinueux et efficaces qu'il m'ait été donné de vivre ces derniers temps. Vraiment. (NR)
JB WIZZ (Paris, FR.)
Si Born Bad Records est devenu la référence en matière de label rock français, on le doit surtout à la personnalité de son fondateur, employé modèle et unique, JB Wizz.
DJ érudit, collectionneur insatiable, il se fait un nom comme étant l’auteur de la compilation culte «Wizzz!, Psychorama Francais 66 - 71» qui préfigure en 2001, le futur Born Bad Records. Après une sale expérience en tant que Directeur Artistique au sein d’EMI - une des plus grosses entreprises de marchand de disques où le cynisme règne en maître - JB décide de créer son propre label où il pourrait enfin satisfaire son exigence en toute liberté. Sur le modèle de Rough Trade ou New Rose, il s’associe à ses potes du magasin de disques Born Bad et crée Born Bad Records. Ses goûts pointus pour le garage, le punk déviant, l’electro primitive l’amènent à sortir parmi les disques des groupes les plus excitants du moment, Cheveu, The Feeling Of Love, Yussuf Jerusalem, Magnetix ou encore The Intelligence sans oublier les rééditions «plaisirs» que sont Les Olivensteins, Wizzz! 2, Bippp, A Frames... Ces sorties permettent à une scène française de sortir de l’ombre et de se faire un nom au delà de la sphère des spécialistes. De plus en plus sollicité, de moins en moins compromis, c’est bien un modèle de DIY (Do It Yourself) que nous accueillons aux platines du Temps Machine. (FL & NR)