NLF3 + Judah Warsky + Weekend Affair

  • transe post rock / electro pop
  • Le Club
  • Production : TP

Pour cette soirée, tarif abonné pour les titulaire du Passeport Culturel Etudiant 2014/2015 !

 

NLF3 (Paris, FR.)

Il y a des groupes comme ça, qu’on aime d’amour, pour plein de raisons. Parce qu’ils représentent quelque chose d’important dans l’histoire du rock en France, parce que chaque album nous surprend et nous cueille, parce qu’ils multiplient les bons groupes, parce qu’ils sont vraiment gentils. Bref, on aime NLF3 pour tout ça. Une histoire qui a presque 20 ans déjà et qui a marqué autant les années 90 que les années 2000 (Prohibition, leur ancien groupe, et Prohibited Records, leur label). A l’instar de Tortoise, Battles ou Four Tet, NLF3 est tout d’abord un groupe d’excellents musiciens venus du hardcore pur et dur. L’âge aidant, la fureur s’est certes calmée, mais la tension est toujours fougueuse. Leur nouvel album, toujours dans cette veine singulière qui mélange les textures de Sonic Youth, le groove de Fela, le minimalisme de Steve Reich, les envolées Morriconiennes, la folie Tropicaliste et les expérimentations d’Aphex Twin ou This Heat, transpire l’expérience de vieux adolescents qui se régalent à lire The Wire quand, 20 ans plus tôt, ils dévoraient les ancêtres de New Noise. Ne croyez pas pour autant que NLF3 est un groupe planplan de vieux jazzmen : la guitare et le clavier de Nico (que vous avez vu en Don Nino), la basse et les percussions de Fabrice (que vous avez vu en F/LOR) et la batterie de Mitch-le-bucheron-nonchalant (que vous avez vu avec Mendelson et Numbers Not Name) sont toujours à volume maximum, et quand leur nouvel excellent album provoque une douce transe en écoute domestique, leurs concerts restent de grands moments extatiques de transe chamanique qui prennent au corps, tout le corps, cervelle comprise. Quand ils étaient venus début 2012, ils nous avaient mis une claque. En 2012 encore, c’est en Don Nino qu’ils nous avaient fait pleurer. Et l’année dernière F/Lor nous avait fait planer quand Mitch, avec Mendelson et Numbers Not Names, nous avait carrément scotchés. Bref, ces trois là, ils ont leur rond de serviette au Temps Machine, et nous on kiffe grave.

Pour les fans de Tortoise, CAN, Battles, Four Tet, The Berg Sans Nipple, Mice Parade, Rocketnumbernine, Beak>. (FL)

 

JUDAH WARSKY (Paris, FR.)

J’aime bien parier des gros paquets de fric sur des disques dont je suis sûr qu’ils vont cartonner et pourtant je vais toujours faire mes courses au Simply Market de la place Rabelais et vais en vacances au camping sur l’île d’Oléron, preuve sans équivoque que je n’ai pas le nez fin pour dénicher les stars de demain (pire que ça, je me trompe aussi dans l’autre sens : je n’avais pas parié une cacahouète sur Stromae et Fauve par exemple). Et je me sens tout con d’un coup parce que j’ai vidé le compte en banque bloqué pour les études de ma fille sur l’album de Judah Warsky, le bien nommé Bruxelles, qui, dans un monde moins lisse, aurait déjà dû être numéro un des ventes avec son single « Marre de tout » devant « Formidable » ou « Nuits Fauves ». Sauf que j’ai bien l’impression que c’est mal barré mon affaire... pourquoi ? Aucune idée. Judah Warky, ancien Chicros et Turzi, a pourtant, comme Stromae et Fauve, un pseudo plutôt chelou. Comme eux encore, il chante des textes qui parlent à tout le monde sur des rythmiques dansantes (et plutôt orientalisantes dans son cas) et des synthés que Stromae et Fauve doivent aussi utiliser. Bref, les ingrédients sont les mêmes. Alors pourquoi Judah n’est-il pas le gros vendeur qu’il mérite d’être nom d’un chien ?! Passons cet énervement très personnel, Judah Warsky évolue probablement dans un milieu trop underground pour être repéré par le grand public. En revanche, dans ce milieu là, il fait les premières parties de Lee Ranaldo, Midnight Juggernauts, Damo Suzuki, Mina Tindle, Sébastien Tellier, Micky Green ou Silver Apples, mais il pourrait tout aussi bien ouvrir pour n’importe qui car son disque est vraiment formidable (en plus, sur scène, l’animal est complètement magnétique) et la poésie qui s’en dégage va miraculeusement bien au delà de toutes les évocations qu’il procure : personnellement, j’y entends du Mendelson, du Arthur H ou du Wilfried*, mais aussi du Katerine sur du Acid Arab, du Gablé electro dark... Si Stromae est le fils de Brel et de l’Eurodance et Fauve les fils de Diabologum et du Top 50, alors Judah Warsky est le fils de Daniel Darc et de CAN, ça ne fait pas un pli. Ou une version 2014 du Voyageur de Heldon (celle avec Deleuze qui lit un texte de Nietzsche). Mais là je vais commencer à raconter n’importe quoi, alors je vais me taire. A chacun ses émotions avec ce superbe album. Sinon bien entendu, c’est dansant, donc on peut aussi ne faire QUE danser. Mais ce serait dommage parce qu’il y a beaucoup à écouter aussi.

Pour les fans de Mendelson, Acid Arab, Wilfried*, Turzi, Koudlam, Pan European Recordings. (FL)  

 

WEEKEND AFFAIR (Lille, FR.)

Weekend Affair est un duo de charmants garçons dont l’un chante et l’autre joue du synthé et de la boîte à rythmes. Mais attention, c’est pas du tout ce que vous imaginez. Le chanteur, Louis, gravure de mode tatouée de la tête aux pieds, chante en temps normal dans son groupe de folk hantée, la voix pleine de sexe et de caillou, magnifique, à faire grimper aux rideaux n’importe quel être humain doté de cette fameuse terminaison nerveuse qui relie l’oreille au bas-ventre. Le claviériste, c’est Cyril. En temps normal, c’est le batteur de We Are Enfant Terrible. « Ce » fameux Cyril qui, derrière ses fûts, juste avant un break et d’un simple saut périlleux carpé avec les baguettes dans la bouche, arrive à faire passer le batteur du Muppet Show pour un narcoleptique sous Xanax. Les deux amis, pas à un défi près (ils sont lillois et ont donc un enthousiasme au dessus de la moyenne), ont décidé il y a deux ans de monter ce duo à contre-emploi pour chacun d’entre-eux. Louis chante ainsi sur de l’electro pop belle et efficace, sans sa guitare chérie ni son groupe, et Cyril lui est coincé derrière ses synthés - sa vraie passion au fond, la batterie n’étant pour lui qu’une manière de ne pas perdre son niveau de GRS avec nunchakus. Des synthés et de la techno pop donc, qui danse à mort, mais surtout une voix de crooner vraiment authentique qui chante des mélodies à pleurer. Un mélange complètement singulier, unique en son genre. Weekend Affair est peut-être encore un projet parallèle pour ces deux lascars, mais franchement, je ne vais pas vous refaire le coup de la comparaison avec la variété de Stromae, Fauve, Lily Wood & The Pricks, Cats On Trees ou ce genre de trucs qui cartoooAAARGHoonnent : Weekend Affair défonce tous les pseudo trucs actuels en haut des charts, haut la main, sans forcer. A vous de les porter au pinacle qu’ils méritent, moi je vais me coucher, j’ai fait mon job. Bisous.

Pour les fans de Django Django, We Are Enfant Terrible, Simian Mobile Disco, Tiga, Smog. (FL)  

Nico / Fab / Mitch / vodoo / post-rock / danse / transe / puisance / tendresse NLF3
ex-Chicros / ex-Turzi / Pan European Recordings / electro dark hip hop wave / chansons JUDAH WARSKY
folk et clubing / crooner et synthés / Bill Callahan vs Tiga WEEKEND AFFAIR