Le Prince Miiaou + Kim Ki O

Festival Les Femmes s'en Mêlent
  • Rock / Electro Pop Turque
  • Le Club
  • Production : TP

LE PRINCE MIIAOU (Fr.)

Ce nom, Le Prince Miiaou, viendrait, parait-il, d’un conte indonésien. Pourtant on avait envie de comparer Maud-Elisa Mandeau (c’est elle le Prince Miiaou), à un chat, c’est bête. Un chat sauvage mystérieux, solitaire, qui ne donnerait pas dans la séduction, malgré un style et une grâce toute féline qui aurait pu faire d’elle une icône générationnelle du cool. Car la demoiselle est musicienne avant d’être icône de quoi que ce soit – on aurait pu parler d’indépendance et d’intégrité aussi à son sujet. Très musicienne donc, et avant tout le reste : l’attitude ne semble pas être travaillée plus que ça, Maud-Elisa est classe, naturellement. Et sa musique est classe elle aussi. Une fois n’est pas coutume, c’est même sans battage médiatique qu’elle a touché son public, large, jusqu’à illuminer les scènes de l’Olympia, du Printemps de Bourges ou encore des Francos avec deux albums folk et électriques, superbement bricolés en totale auto-production (on aime quand le public choisi sans être « forcé »). Et on aime aussi les prises de risques, donc on aime le Prince Miiaou qui, plutôt que de céder à la facilité de la formule qui marche, s’est sauvée à la recherche du truc qui relancerait la machine à ne pas tourner en rond. D’abord à Brooklyn, puis au fin fond de la Charente, loin de tout, isolée, à apprendre à jouer de la batterie, du synthé, s’acheter des nouvelles pédales pour sa guitare, et continuer à s’enregistrer, encore et encore, pour fabriquer « Where Is The Queen ? », son nouvel album. Toujours lumineux, touchant et mélancolique, ce nouveau Prince Miiaou peut donner envie de réutiliser le mot « pasionaria », qu’on utilise parfois pour parler de Patti Smith, de Pj Harvey, de Shannon Wright ou de quelques autres grande voix, grandes présences et grandes figures du rock devant lesquelles on ne peut que s’incliner. Le Prince Miiaou est de cette trempe.

Pour les fans de Catpower, Shannon Wright, PJ Harvey, Patti Smith. (FL)

 KIM KI O (Istanbul, TR.)

Comme 99% des amateurs de musique indé, pop, electro ou dans le vent, on ignore à peu-près tout de la scène Turque – les musiques actuelles sont scandaleusement focalisées sur les groupes anglais et américains : le saviez-vous ? Non ? Bon, maintenant vous le savez. Prenons Istanbul, au hasard, qui est une ville remarquable, souvent magnifique et qui compte autant de magasins d’instruments de musique que de magasins de chaussure dans n’importe quel centre-ville en France. Se promener place Taksim ou dans le quartier de Galata n’est en revanche pas très dépaysant : des salles de concert, des disquaires, des programmations qui défoncent et des bars cool (branchés), bref, rien de moins qu’un truc complètement normal pour tout fan de bonne musique d’aujourd’hui. Sauf qu’on peut s’accrocher pour trouver des groupes turcs à écouter dans nos petits internets bien cadrés, ou dans la presse de chez nous, en général. Heureusement que les fouineurs de Lentonia Records (EDH, Unison, Phoebe Jean, Alex June...) sortent les disques de Kim Ki O, comme ça on peut goûter un peu de cette scène qu’on imagine super cool, surtout si elle est du niveau des disques des deux jeunes demoiselles, dont l’electro-pop-postpunk- synthétique-glamour commence sérieusement à faire parler dans le « milieu » (comprenez : tous ces médias qui ne prennent pas le temps d’aller chercher eux-même les trucs bien en dehors des USA et de l’Angleterre). Oui je sais, c’est complètement idiot de dire des choses pareilles. On est juste super content qu’Istanbul vienne un peu nous voir, au travers de Ekin et Berna (et leur super musique).

Pour les fans de EDH, de minimal wave, de Electrelane, de new wave. (FL)


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ELECTRO POP / ISTANBUL / LENTONIA / MINIMAL WAVE KIM KI O