Lou Doillon + kim

  • French pop
  • La Grande Salle
  • Production : TP

LOU DOILLON (FR)

Nous avons déjà démontré notre fébrilité à aligner deux mots d’anglais quant au détour du catering nous croisions une légende de la musique. La plupart du temps c’était du genre "hey Jeff, what’s yop ?..." ou "more 
sainte Maure Mr Lee Scratch ?...", et nous tournions talons, regardant nos pompes, navrés et consternés par notre pathétique tentative de début de conversation. Je n’ose imaginer ce qu’il va se passer pour ce 
concert, avec une légende on s’en sortait malgré tout, mais une star ???!!!
Inutile de tenter de présenter qui que ce soit, car il est simplement improbable d’être passé au travers, tant cette sortie de premier album ressemble à un tsunami. Presse, radio, télé, impossible d’y échapper… Alors pourquoi ? Alors pourquoi s’éloigner du confort des plateaux et des podiums parisiens quand on a déjà été mille fois mise à nue pour prendre le risque de livrer son ultime intimité, la seule peut-être encore à lui appartenir vraiment ? Et pourquoi quand on l’attendait pussy riot sortie de la Patti Smith Academy, on la retrouve sur les sobres routes du songwriting ? Les machines à tubes et les grosses prod’ lui auraient certainement tendus les bras au moindre battement de cils, lui ouvrant les plus grandes et prestigieuses scènes. Pourquoi composer entièrement cet élégant album acoustique ? Pourquoi choisir un raffiné quinqua pour le produire ? Pourquoi bouder l’efficacité et l’énergie électrique que sa silhouette svelte et rebelle inspire pour privilégier l’émotion d’une folk à la Nick Drake qui saurait sourire (pour de vrai) ? Quand on s’expose autant aux "pourquoi", une grosse dose de sincérité et d’authenticité semble nécessaire pour s’affranchir et convaincre ceux dont les amères critiques 
n’ont de cesse de  vous ramener toujours à votre première étiquette. Critiques tellement compréhensibles, elle est  jeune, déjà célèbre et possède en plus un talent indéniable d’auteur-compositeur interprète, c’est totalement insupportable !! Vous allez vivre une si délicieuse et agréable injustice.  (YD)

 
KIM (Paris, FR.)

D’abord, Kim est VRAIMENT multi-instrumentiste, ce qui pourrait être un détail en soi, sauf que le bonhomme est tellement joueur qu’on ne sait jamais vraiment s’il va venir avec sa guitare, son harmonica, sa 
batterie ou son omnichord : un concert de Kim est toujours une surprise, et il arrive même souvent que, sur un coup de tête, il décide de raconter des histoires et oublie de faire de la musique ! Un type vraiment 
curieux, dans les deux sens du terme, qui trouve dans tout une bonne raison de faire de la musique : qu’il déniche un synthé pour enfant ou une guitare plus vieille que lui, qu’il découvre un nouveau style de musique 
ou une gamme exotique, tout de suite il en fait quelque chose. On se souvient de son premier 45 tours, le mythique "Pascal Sevran EP", ou un solo de flûte à bec avait rendu fou de joie les plus intégristes d’entre nous. Car quand on a comparé Kim à Beck au début, c’est surtout parce qu’ils ont commencé à peu près au même moment, au milieu des années 90, avec cette liberté nouvelle de l’époque, cette liberté de mélanger les genres, et la façon de le faire (à l’arrache). De la folk lo-fi avec du hip-hop ? Ok, pas de problème. Du punk cradingue et du disco funky lazer ? On y va. Du blues électrique et de la new wave ? Pourquoi pas ! Passant d’un label à l’autre à la vitesse de la lumière, suivre Kim a été pour les fans de la première heure un jeu de piste impossible : il a fallu qu’il se suicide (pour de faux) en 2005 avec l’album "Kim is Dead" pour toucher enfin un public plus large grâce à l’aide d’Herman Düne et des premières parties de Dionysos. Signé depuis sur le label bordelais Vicious Circle, il a sorti coup sur coup deux albums absolument tubesques ("Don Lee Doo" et "Mary Lee Doo") où se croisent tous les talents du jeune homme, entre guitares "white stripes", batterie disco, synthé 80’s, pianos jouets à la Comelade et formule pop imparable : un foisonnement insensé d’idées qui s’étoffe depuis presque 15 ans déjà, et qui semble toujours être le début d’une nouvelle histoire. Quand la curiosité artistique s’associe au talent et que l’enthousiasme ne faiblit pas d’un poil, on aperçoit alors la marque des grands, et ça me donne envie de terminer par trois mots souvent utilisés dans ce programme pour résumer Kim : LA GRANDE CLASSE !  (FL)
Daho / Zdar / Patti Smith / Elliot Smith / Nick Drake LOU DOILLON
Couteau suisse / coupe au bol KIM