K-X-P + C.A.R. + LEONIE PERNET

Soirée de rentrée KILL THE DJ
  • Friendly Dark Pop / Danse Atomique
  • Le Club
  • Production : TP

Kill The DJ (KTDJ), qui comme son nom en forme de cri de guerre ne l'indique pas, est un des meilleurs labels de musique électronique (le plus souvent) auquel sont associés quelques-uns des meilleurs DJ du monde : Ivan Smagghe, Chloé, Jennifer Cardini, Andrew Weatherall, Krikor, Tim Paris ou encore Clément Meyer. Mais Kill The DJ, né des mythiques soirées du Pulp (et à l'origine sous-label de Tigersushi il y a maintenant 10 ans) est aujourd'hui un label plus que jamais militant et familial, dont les dernières sorties (du post-punk minimal de Battant ou The Eye In The Heat, de la techno abstraite de Georges Issakidis à la folk boisée de Jason Edwards) cherchent de plus en plus à sortir des sentiers battus, quitte à tuer des DJ certes, mais seulement les mauvais, bien entendu. Les disques de C.A.R. et Léonie Pernet sont les deux nouvelles sorties du label, qu'on entendra peu (ou pas) sur les dancefloors car ce n'est pas de la dance music, mais tout cela est très relatif car les deux jeunes femmes sont également d'excellentes DJ : Kill The DJ, ou de la musique pour tous. (FL)

 

K-X-P (Finlande)

K-X-P, les amis finlandais de KTDJ signés sur l'excellent label aux idées larges Smalltown Supersound, doivent être fatigués qu'on leur demande quel style de musique ils font. Lorsqu'ils répondent pour rire qu'il font de l'Original-Electronic-Motorhead-Space-Trance-Spiritual-Rock-Meditation-FreeJazz-Godz, on est pourtant complètement d'accord avec eux, parce que c'est exactement ça. Et quand la presse parle de spacedout krautrock-meets-drummy-disco dance party, on approuve également : sur scène en effet, il s'agit d'un trio batterie / basse / synthé (et chant) qui joue live une dark techno disco spatiale avec l’énergie d'un groupe de punk garage. On les rangerait d'ailleurs sans problème entre Zombie Zombie et Thee Oh Sees (et pour les plus vieux, on dira entre CAN et Motorhead) pour leur sens de la transe, de l'improvisation, de l'énergie et du «volume». Quoi qu'il en soit, K-X-P revendique cette filiation krautrock, glam, space, garage, disco et techno qu'ils subliment en live, là où l'honnêteté et le partage prennent le dessus sur les références de spécialistes mélomanes (car vous parler de Suicide, Spacemen 3, This Heat, d'album coup-de-poing et de concerts incendiaires serait vraiment de trop, normalement on ne devrait même pas à avoir à en rajouter pour vous convaincre de venir vous prendre la première grosse claque de la rentrée).

Pour les fans de krautrock, de disco, de techno et de danse chamanique. (FL)



C.A.R. (Paris, FR.)

Difficile de faire comme si de rien n'était, C.A.R. est en effet le nouveau projet de Chloé, la chanteuse de BATTANT, dont les deux albums auront marqué profondément les esprits jusqu'à la triste fin du groupe il y a deux ans. La magnétique Chloé revient donc seule aux commandes avec, pour le moment, trois morceaux new-wave impeccables et émouvants, qu'elle a eu l'occasion de jouer cet été en première partie de Cat Power à l'Olympia : s'il est difficile de comparer musicalement C.A.R. à la déroutante Chan Marshall, on peut toutefois mettre en parallèle leurs voix singulières (et magnifiques), la force de leur minimalisme et un bouillonnement intérieur qui s'exprime dans leurs chansons. Mystérieuse et délicate, Chloé a fabriqué un objet fascinant qui évoquera Souxie, The Cure ou les Pixies à certains, à mi-chemin entre dark wave et blancheur éclatante. Le côté diaphane de la pochette de son disque laisse passer la lumière, et Chloé irradie : light wave. On adore.

Pour les fans de Battant, The Cure, Ivan Smagghe et Electrolane. (FL)

 

LEONIE PERNET (Brooklyn / Paris)

Il y a plusieurs bonnes motivations à programmer un artiste : son originalité, son talent, son propos, sa place (sa pertinence) dans le paysage actuel ou son caractère historique. Les mauvaises, vous les connaissez : remplir la salle à tout prix sur des bases de buzz, de hype (toujours éphémère) ou de promo agressive (ce qui revient à se foutre clairement de la gueule du public, et nous faisons en sorte de ne jamais tomber dans cette facilité, même si parfois c'est difficile). Quoi qu'il en soit, Léonie Pernet réunit à elle seule toutes les bonnes motivations qui font qu'on est heureux de faire ce métier, avec en prime l'insolence de la jeunesse et cette capacité à jouer sur tous les fronts : musicienne multi-instrumentiste (sur)douée et noctambule avertie, cette militante gay et de gauche organise depuis plusieurs années les soirées « corps vs machine » (dans la lignée des soirées du Pulp), mixe de la techno, joue de la batterie sur scène avec Yuksek et s’apprête à sortir son premier album « à base de piano, claviers, batteries et sur lequel (elle) chante » comme elle dit, dans un registre à mille lieues des dancefloors donc, là où on l'attendait le moins. Cette jeune femme de seulement 24 ans est une véritable artiste. Elle est absolument libre. Aujourd'hui installée à Brooklyn où elle continue d'engranger les expériences, Léonie Pernet apparaît déjà comme quelqu'un sur qui il faudra compter à l'avenir. Notez bien ce nom. Léonie Pernet fait partie de ce genre de personnages indispensables.

Pour les fans de chansons rêveuses, de piano et de dark rythmic pop. (FL)

 

 

Original / Electronic / Motorhead / Space / Trance / Spiritual / Rock / Meditation / Free Jazz / Godz K-X-P
post punk / new new wave / dark rythmic pop C.A.R.
Piano / Batterie / Folk brûlant LEONIE PERNET