Aufgang + Bot'Ox + Divine Paiste

  • POP ELECTRO / TECHNO PIANO
  • La Grande Salle
  • Production : TP

AUFGANG (FR.)

Sur le papier, Aufgang est assez simple à comprendre : deux pianos + une batterie (et quelques synthés aussi). Ce qui est moins évident, c'est l’énergie vraiment techno que propose le trio, et l'idée reçue selon laquelle un piano ne peut jouer que du piano vole en éclats de stroboscope. Aufgang a décidé de nous faire danser et, pour notre plus grand plaisir, s'est amusé avec les aiguillages de la SNCF (Société Nationale du Clubbing Foufou) en recomposant un train infernal avec des wagons techno, disco-punk, contemporain, et mutant-kraut. Il faut dire que Francesco Tristano (piano) est joueur. Après avoir raflé tous les prix possibles avec ses enregistrements classiques au début des années 2000 (de John Cage aux Variations Goldberg de Bach), le virtuose s'est attaqué à d'autres "classiques" en reprenant, avec l'aide de Murcof sur "Not For Piano" en 2007, le monolithe "The Bells" de Jeff Mills, ainsi que "Strings of Life" de Derrick May ou encore une variation sur un morceau d'Autechre. Rami Khalifé (l'autre pianiste) donnait quant à lui des concerts de musique classique et travaillait pour le cinéma et la danse quand Aymeric Westrich, le batteur, se partageait entre ses productions hip hop et les concerts avec Cassius. Quand les trois amis de conservatoire, sous l'insistance de Jeff Mills, font leur premier concert au pied levé au festival Sonar en 2005, la formule fait mouche : en plus d'avoir inventé un dispositif aussi singulier qu’inattendu, Aufgang fédère et accroche les oreilles (et les jambes) d'un public à la fois pointu et néophyte qui répond avec la même ferveur. Un premier album unanimement plébiscité et quelques remixes aux petits oignons plus tard (Krazy Baldhead, Mondkopf, John Tallabot ou Robert Hood) le trio signe chez WARP pour ce nouvel album très attendu qui laisse entendre une nouvelle mutation sérieusement orientée pour le live : quand "Aufgang" s'appréciait très bien dans son salon, ce nouvel opus donne vraiment envie de l'écouter le plus fort possible, les bras en l'air ; grosses hallucinations visuelles et auditives en perspective.  (FL)

BOT'OX (Paris, FR.)

Soyons vendeurs ainsi qu'honnêtes, Bot'Ox a un curriculum vitae ultra cool. Cosmo Vitelli et Julien Briffaz sont en effet indissociables de l'histoire de la musique électronique moderne mondiale et surtout de valeureux francs-tireurs au flair de truffier. Juste pour brosser le tableau, on s'est amusé à faire un long name-dropping de labels et de gens avec qui ils ont bossé, qu'ils ont remixé ou produit, voici ce que ça donne : Tekel, Initial Cuts, Etienne De Crecy, Cassius, Daft Punk, I'm A Cliché, Simian Mobile Disco, Azari & III, Yuksek, DFA, DC Recordings, Marketing, Bosco, Anna Jean, Mark Kerr, Judy Nylon, Foremost Poets, Kim Fowley, Christophe, 10LEC6, Para One, Entertainment, Runaway, Crackboy, Tacteel, Patchanga Boys, Richard Fearless de Death In Vegas... Du beau monde non ? Alors bien sûr, Bot'Ox ne s’attrape pas si facilement : la folie moite d'une soirée techno house n'a en effet pas grand chose à voir avec les ambitions pop du duo qui, depuis son premier album il y a deux ans, a monté des cloisons entre ses différentes activités. D'un côté le boulot au sein du label (I'm A Cliché), les DJ set et le clubbing, de l'autre Bot'Ox et ses live en formation "rock" (comprendre guitare-basse-batterie-synthé), et ce nouvel album "Sans Dormir" qui risque de les propulser dans le cercle des magiciens de la pop : on en a pour le moment écouté seulement cinq morceaux, et on s'est pris une énorme claque. Des morceaux libres aux structures folles, à ranger près d'albums aussi dingues que géniaux que "Scorpio Rising" de Death In Vegas, "Milky Ways" de Joakim, "Digital Ash in a Digital Urn" de Bright Eyes, "Here come the warm jets" de Brian Eno, "II" de Paul McCartney, ou "45'33" de LCD Soundsystem, pour vous donner une idée. Des albums qui explosent les formats de la pop pour lui donner des perspectives nouvelles, et avec classe s'il vous plait. Bot'Ox était venu il y a trois ans pour la grosse soirée "En Attendant" avec Busy P, Sebastian, Krazy Baldhead etc. avec un live laptop qui devait être un des tous derniers : aujourd'hui Bot'Ox préfère la sueur des soirées rock, les amplis qui crachent et la batterie qui cogne. Et ça tombe bien parce que nous aussi on ADORE la sueur des rockeurs.   (FL)

DIVINE PAISTE (Tours, FR.)

Quand Divine Paiste a joué il y a un an et demi au Temps Machine, on disait d'eux plein de jolies choses qui sont encore tout à fait valables aujourd'hui. On disait par exemple qu'il prenaient leur temps pour peaufiner, jouer et jouer encore et affiner leur style en attendant d'être vraiment prêts pour offrir au monde leur véritable premier album : c'est chose faite, le disque sort, et les gars sont carrément prêts à se frotter aux scènes du monde entier, ce qu'on leur souhaite de tout cœur. Un album dense, voir dansant (ce disco lent de fin d'album va faire chavirer les cœurs, c'est sûr). Des titres de leur démo, rejouées en studio après des dizaines de concerts, ça s'entend. Mais le fond est le même, ce qu'on disait l'année dernière est toujours d'actualité : "Leur nouvelle démo, enregistrée à la campagne, s’éloigne des Arctic Monkeys et lorgne clairement sur des rythmes qui dansent, intégrant un groove à la Franz Ferdinand qui marche à merveille (Nasty Hornets, tube en puissance), un chant assuré, des compositions qui tiennent la route, un batteur qui sait cogner, un véritable sens de l’espace et de questions-réponses de la guitare, de la basse et du synthé. Si on ajoute à tout ça qu’ils ont des gueules d’ange, et qu’ils sont adorables, on a la recette du groupe qui va rafler tous les suffrages." Le truc est effectivement là, mais ce qu'on ne savait pas alors, c'est que les Divine Paiste n'allaient pas se cantonner à leurs chansons, et régulièrement ils nous envoient de leurs nouvelles avec des vidéos étranges, sur internet – on aurait même entendu ici et là qu'ils prépareraient un film (ils nous ont même demandé un grand écran pour leur concert... houlala). Par contre on ne sait toujours pas ce que ça veut dire Divine Paiste ;-)   (FL)

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dark pop psyché synth wave after punk dance BOT'OX
pop / mystère / boule de gomme DIVINE PAISTE