Cheveu + Disappears

  • WEIRD ROCK
  • Le Club
  • Production : TP

CHEVEU (Paris, FR.) 

Le parcours de Cheveu depuis leurs premiers 45 tours est un chemin de coups de chance et de coups de génie. Trio voué au garage lo-fi «avec boîte à rythme» (ce n’est pas anodin dans un milieu où on ne rigole pas avec les codes rock n’roll), Cheveu a d’abord creusé son trou aux USA par le biais de petits labels sur place, puis a sorti son premier album chez Born Bad, au moment où le label allait rafler tous les suffrages avec des sorties essentielles (Frustration, The Intelligence, Yussuf Jerusalem, les compilations Bippp French Synth Wave 79-85, WIZZZ French Psychorama 66-70, IVG France Futur Anterieur ou encore ROCK ROCK ROCK French Rock n Roll 56-59). Un label aux petits soins donc, qui a permis à Cheveu d’exister dans un cadre aux moulures dorées à la feuille d’or. Branleurs magnifiques, les trois cheveux ont poussé le concept du lo-fi et du DIY assez loin mais avec une facilité assez bluffante pour écrire de vrais tubes, sans tomber ni dans la gaudriole, ni dans le cliché garage, ni dans le revival retro­futuriste dont Born Bad est, avec ses rééditions de trésors perdus, le Indiana Jones du rock maléfique. Car Cheveu fait du Cheveu, et leur nouvel album, 1000, est un sommet d’ambition du genre, le bricolage poussé à son sommet, un peu à la manière des Halo Benders de Calvin Johnson, que ce soit dans l’immédiateté des mélodies, la voix caverneuse, la joie générale et le « fait maison » envers et contre tout. Mais c’est à Devo qu’on pense le plus en fait, quand on écoute Cheveu. Pour faire simple, on dira que 1000 est le rond-point de toutes les routes que prend le «rock» aujourd’hui. Un rond point décoré avec vraie classe et fausse désinvolture, où la circulation est toujours fluide. (FL) 

DISAPPEARS (FEAT. STEVE SHELLEY) (Chicago, USA) 

Une soirée avec Disappears et Cheveu, c’est une soirée pendant laquelle le rockva prendre cher. Une vraie raclée même. Deuxième gifle avec Disappears, groupe viscéral (oui, utilisons ce mot tiens) de Chicago, qui a sorti deux immenses albums en moins d’un an, «Lux» et «Guider», sur le séminal (oui, utilisons ce mot là tiens) label Kranky (Stars Of The Lid, Labradford, Godspeed You! Black Emperor, Jonas Reinhardt...). Un groupe et un album auxquels on a envie de coller plein d’adjectifs, mais pourtant c’est par le vide que Disappears fait tourner son moteur. Pas de superflu, le strict minimum. Directement à l’essentiel, impact maximal. Et Steve Shelley de Sonic Youth à la batterie pour cette tournée, autre exemple de batteur exemplaire : Steve Shelley joue de la batterie, ni plus, ni moins. C’est un compliment. Minimal et maximal donc, Disappears traduit les écrits saints des apôtres Neu !, Suicide et Velvet Underground pour détruire encore plus le rock, avec une classe qui évoque White Noise Sound en Angleterre et Kill For Total Peace en France. Motifs répétitifs étirés jusqu’à la transe, énergie brute et violence retenue, une production soignée et une ambiance qui fait tour à tour se bousculer Joy Division, Iggy Pop, Sonic Youth et Kraftwerk dans un état second. Disappears brûle le rock au chalumeau et sculpte une cathédrale païenne. (FL)

JB WIZZ (Paris, FR.)  (annulé / reporté)

Si Born Bad Records est devenu la référence en matière de label rock français, on le doit surtout à la personnalité de son fondateur, employé modèle et unique, JB Wizz. DJ érudit, collectionneur insatiable, il se fait un nom comme étant l’auteur de la compilation culte «Wizzz!, Psychorama Francais 66 -71» qui préfigure en 2001, le futur Born Bad Records. Après une sale expérience en tant que Directeur Artistique au sein d’EMI - une des plus grosses entreprises de marchand de disques où le cynisme règne en maître - JB décide de créer son propre label où il pourrait enfin satisfaire son exigence en toute liberté. Sur le modèle de Rough Trade ou New Rose, il s’associe à ses potes du magasin de disques Born Bad et crée Born Bad Records. Ses goûts pointus pour le garage, le punk déviant, l’electro primitive l’amènent à sortir parmi les disques des groupes les plus excitants du moment, Cheveu, The Feeling Of Love, Yussuf Jerusalem, Magnetix ou encore The Intelligence sans oublier les rééditions «plaisirs» que sont Les Olivensteins, Wizzz! 2, Bippp, A Frames... Ces sorties permettent à une scène française de sortir de l’ombre et de se faire un nom au delà de la sphère des spécialistes. De plus en plus sollicité, de moins en moins compromis, c’est bien un modèle de DIY (Do It Yourself) que nous accueillons aux platines du Temps Machine.  (FL & NR) 

raut / Transe / NeU! / The Fall / Echoes / Kranky / Cold / Hot / Hypnose / Fuzz / Extase DISAPPEARS
Garage / rock / punk CHEVEU
Born Bad records / punk / garage / synth / cold / Wizzz / Bippp JB WIZZ