BAXTER DURY + BOOGERS

  • pop / rock
  • La Grande Salle
  • Production : TP

BAXTER DURY (U.K.)

(Commençons par la petite histoire vraie) En octobre dernier, on entend sur Nova une chanson... « Oh c'est Boogers ! » dit-elle. « Tu crois ? » dit-il ? « Sûre ! » dit-elle. « Vérifions de suite » dit-il. Quoi ? Baxter Dury ?! Incroyable. Il faut vraiment qu'on fasse une soirée avec Boogers et Baxter Dury, c'est obligé ! Branle bas de combat, on fait chauffer les téléphones et : c'est bon, on fait cette soirée ! Quel monde merveilleux (fin de la petite histoire vraie).
Les choses se sont affolées depuis la sortie de l'album de Baxter Dury fin août. Un premier single, de beaux articles, mais Baxter Dury fait partie de ces musiciens qu'on aime tendrement et qui sont tellement discrets qu'on finit par les oublier... c'est terrible. Sauf que là, on a écouté « Happy Soup » et, sans équivoque, on a découvert un album absolument génial. Ce genre de disque qu'on aime réécouter, qui nous rend heureux et qu'on sifflote sans s'en rendre compte, avec cette petite pointe de mélancolie douce qui traîne, mais ce tempo toujours « dansant ». D'ailleurs, nous ne sommes pas les seuls, en un mois seulement nous avons eu l'impression d'entendre constamment à la radio et à la télé des chansons de Baxter. Un bon signe pour ce jeune homme très attachant, accessoirement fils de feu Ian Dury (l'auteur du méga tube de 77 « Sex & Drugs & Rock n'Roll ») mais surtout compositeur délicat, chanteur sensible et auteur de seulement trois albums depuis 2002... mais quels albums ! Il faut dire que Baxter a toujours su bien s'entourer pour ses disques, notamment de son meilleur ami Geof Barrow de Portishead et <Beak dont on connait la science de la limpidité et du minimalisme efficace : c'est exactement ce qu'on entend sur « Happy Soup », des tubes qui évoquent curieusement Young Marble Giant avec des mélodies que Boogers aurait pu écrire (vous savez, les belles mélodies qui touchent du premier coup), mise en son avec de rondes lignes de basses, une batterie métronomique, des guitares étouffées et des lignes claires de synthés. Un album pop parfait. Baxter trouve que c'est très kraut. Nous on trouve ça très soleil. Surtout grâce à la présence de Madelaine au chant, pour des jeux de questions réponses absolument craquants, comme une évidence : ce disque a le goût du futur classique, c'est évident. Vous imaginez donc comme on est fier d'accueillir Baxter Dury et Boogers le même soir. Ces deux-là ont vraiment plein de choses en commun. C'est fou. C'est génial. (FL)

BOOGERS (Tours, FR.)

Le jour où sera réalisé un sondage sur les personnalités préférées des Tourangeaux, il est fort à parier que Boogers arrivera en tête chez les 12-45 ans : on plaisante à peine. Est-il utile de vous raconter une fois de plus l'histoire de Boogers ? Si vous habitez à Tours depuis plus d'un an, vous avez forcément croisé la barbe de Chacha (son nom dans le civil) dans la rue, dans un bar, sur scène (à Aucard, à Terre Du Son, dans un Kebab, Salle Thélème), aux concerts de ses amis (Pneu, Piano Chat, Funken, Foxheads, Finkielkrauts, Nine Eleven, Daily Mind Distortion et j'en passe), à la radio (Béton, Nova, Ouï Fm, Le Mouv' et j'en passe), à la télé, dans les pages d'un magazine, au supermarché, au Jardin des Prébendes, dans des festivals, derrière des platines... et vous avez sûrement beaucoup ri aussi, car le jeune homme est également un véritable comique. Bref, vous connaissez tous un peu Boogers, et vous avez aussi certainement entendu un des tubes de son nouvel album « More Better » qui est sorti en septembre et qui semble déjà voué à un bel avenir. Un album objectivement magistral, qui concentre les talents de Chacha sur 11 titres parfaits, suite évidente de ses deux précédents albums (et même de son premier album K7 de 1996 qu'on mettra un jour sur le net en douce), mais en « plus mieux », comme le dit le titre de l'album, avec cette pointe d'humour absurde – et ce sera la seule sur ce disque. Des chansons pop-punk qui s'éloignent des références de notre slacker préféré (Weezer, Grandaddy, Beck et Eagles Of Death Metal en tête) pour enfoncer le clou d'une écriture aujourd'hui réellement singulière; Boogers n'a jamais autant fait du « Boogers », et c'est lui qui va maintenant devenir une référence pour les jeunes générations. Au même titre que ses idoles de jeunesse, Boogers est devenu un style à part entière : c'est la marque des grands. Et si ce nouveau disque perd en grooves hip-hop ou tripatouillages électroniques, il gagne (pour le meilleur) en cohérence et semble se concentrer sur la nature profonde de cet ancien batteur de Concrete Idea (groupe de skate-core du milieu des années 90) et de ce grand fan d'indie rock et de power pop américaine, qui assume aujourd'hui pleinement cette filiation « rock », pour le meilleur encore. Et si Boogers fait moins le zouave, c'est au profit d'une sincérité totale et d'une intimité touchante, et il nous procure alors des frissons, nous donne envie de chanter (voire hurler) avec lui, nous donne envie de lui dire bravo, de lui dire merci pour la musique, merci pour le plaisir, merci pour la joie. Ecouter Boogers, c'est passer du temps avec un ami. Merci Chacha. (FL)

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