Terakaft + Talmud Beach

  • Blues Touareg / Blues Finlandais
  • Le Club
  • Production : TP

TERAKAFT (Mali)

Si on vous dit « rock touareg », vous penserez tout de suite à Tinariwen, à raison. Et si vous connaissez un peu Tinariwen, ce ne sera pas compliqué de vous donner envie de venir voir Terakaft, tant les liens entre les deux groupes sont ténus : fondé en 2001, dans la région de Kidal au Mali, par Sanou Ag Ahmed (guitare, basse, chant) et le guitariste Kedou Ag Ossad dit Le Géant, figure de la rébellion touareg des années quatre-vingt-dix et membre de la première formation de Tinariwen, Terakaft intègre en 2006 Liya Ag Ablil dit Diara (guitare, chant) qui n’est autre que l’oncle de Sanou Ag Ahmed. Liya Ag Ablil, qui a également joué avec Tinariwen avant l’éclosion internationale du groupe. Vous suivez jusqu’ici ? Disons que les liens amicaux et familiaux des deux groupes font qu’on dit souvent de Terakaft qu’ils sont les cousins de Tinariwen, ce qui n’est pas faux au final – musicalement aussi. Avec leur blues du désert (ou blues africain), Terakaft (« caravane » en touareg) a réussi à faire ce pont évident entre psychédélisme hendrixien et transe touareg, quand les guitares se mêlent à l’infini avec les percussions brûlantes. L’album live de 2008 est une preuve simple à se procurer pour comprendre de quoi il s’agit, et avec « Aratan N Azawad » en 2011, leur virage « presque » rock, ils lorgnent même vers le blues rock psychédélique de la grande époque. Ce sont d’ailleurs rien moins que les mânes de Jimi Hendrix et John Cipollina de Quicksilver Messenger Service qui sont invoquées sur la pochette du disque. Une soirée blues pas comme les autres donc, pour en finir avec les clichés du genre : quand l’Afrique de Terakaft et la Finlande de Talmud Beach se retrouvent sur la même scène à parler la même langue (avec les mains, sur des instruments), la réponse simple et évidente à la question de l’universalité de la musique. Joie et bonheur en plus.

Pour les fans de Tinariwen. (FL)

TALMUD BEACH (Finlande)

S’il y a un lien entre Talmud Beach et Terakaft (en dehors du blues, car ça vient de là), c’est le mystère de leur langue. La pochette en touareg de Terakaft est aussi incompréhensible pour nous que la bio en finnois trouvées sur la page facebook de Talmud Beach. Heureusement, les oreilles n’ont pas besoin d’être polyglottes pour comprendre que, du froid boréal Finlandais à la fournaise saharienne Malienne, les effluves ancestrales du delta du Mississippi ont voyagé vraiment loin, aidés à la fin des années 60 par les connexions cosmiques mondiales générées par des expériences ésotériques dangereuses (électricité + LSD), propageant des ondes psychédéliques incontrôlables, dont les mutations génétiques offrent aujourd’hui des musiques connectées à la joie pure, le frisson originel et la transe du diable. Pas pour rien donc que ce soit les 22 Pistepirkko qui aient sortit l’album de ce trio barbu des fjords sur leur label Bone Voyage : le passage de relai est évident entre ces légendaires fans de blues psyché et d’Afrique qui, tout la haut loin du sud, convoquent depuis toujours, au pied de leurs milliers de lacs, les plaines du Mississippi et l’immensité Saharienne (on exagère un peu, mais la musique de Talmud Beach est chaude comme le bayou : si vous kiffez TREME, vous adorerez ce truc country-blue-boogie machin chose de ces Finlandais qui, ce qui ne gâche rien à la fête, ont l’air d’être en plus assez rigolos). Une soirée mondiale donc, et un gros voyage pour pas cher.

Pour les fans de TREME, de Blind Willie Johnson, de folk, de blues, de 22 Pistepirkko, de beaux mecs barbus. (FL)


Blues Touareg / desert rock / transe / Tinariwen / Sahara TERAKAFT
Blues / Boogie / Country / Finlande / 22 Pistepirkko TALMUD BEACH