Scout Niblett + Brankal

  • post punk
  • Le Club
  • Production : TP

Chronique

Le live de SCOUT NIBLETT raconté par PY

Scout Niblett est ensorcelante. Une voix pleine d'émotions, une guitare touchante et une batterie qui ne fait qu'amplifier l'intensité qui se dégage de scène. On pourrait être 2000 personnes, que cette jeune anglaise arriverait à toucher chacun d'entre nous. Une sincérité que tout le monde ressent, comme un frisson partagé. Scout Niblett nous emmène dans son monde d'où elle ne sort, a t-on l'impression, qu'entre chaque morceau où elle se surprend à lâcher de grands sourires, voire un rire, de satisfaction surement d'avoir réussi à nous emmener avec elle. On sort du Temps Machine un peu hébété mais le sourire aux lèvres, sûr d'avoir passé un superbe moment de grâce, que la nuit aura bien du mal à nous faire oublier.

SCOUT NIBLETT (Portland, USA) 

Véritable Calamity Jane du rock indé US, l’anglaise Scout Niblett a imposé sa singularité et sa liberté notamment par ses concerts intimes et incendiaires, armée en tout et pour tout d’une guitare doucement féroce alternant feu et glace, une voix phénoménale et un batteur explosif. Alternant depuis 2001 les sorties d’albums et de 45 tours chez les trois labels « copains » Too Pure, Secretly Canadian et Drag City (Pj Harvey, Palace, Electrelane, Antony And The Johnsons, David Grubbs, Jim O‘Rourke...) et participant ainsi à la rénovation du rock au sens large (par le post) de cette belle et grande famille, l’anglaise expatriée aux USA est devenue une figure majeure de ce nouveau folk américain, sensible, hardcore et cultivé, issu notamment des expériences et des mélanges de la nébuleuse Gastr Del Sol / Tortoise / Palace / Godspeed / Shellac : les volcans sur la banquise. Sur la pochette de son dernier album, Scout Niblett pose dans son garage avec un chalumeau allumé et le sourire aux lèvres ; un ironique retour au concret pour cette fana d’astrologie qui aime jouer avec les frottements d’un imaginaire enfantin et d’un cynisme très adulte, exprimé par un minimalisme abrasif et complètement addictif. Un album encore une fois magnifiquement produit par Steve Albini, qui ne pouvait trouver meilleure matière pour exprimer son génie -comme il l’avait fait avec les Pixies, Pj Harvey, Will Oldham ou Electrelane : les silences sont aussi énormes que les explosions. (FL) 

BRANKAL (Tours, FR.) 

Si le groupe tourangeau Brankal était américain, il serait lui aussi produit par Steve Albini et remplirait les clubs du monde entier. Il serait Sonic Youth, il serait Pylon, il serait Shellac avec une chanteuse. Mais voilà, Brankal se cache, sort ses disques en catimini et les vend sous le manteau. Ils sont agaçants. Parce que, quand même, à quoi ça sert de réinventer la noise qui groove, de composer des refrains entêtants, de toujours soigner ses pochettes de disques, tout cd-r autoproduit qu’ils sont, pour rester dans la discrétion du cercle d’amis? La joie de jouer ensemble sans s’emmerder plus loin sûrement. Et on peut être sûr que la récente arrivée d’un transfuge de The Dictaphone et Toddi Wellman, au clavier et à la basse, ne les aidera pas à sortir de la clandestinité. En fait, il leur manquerait peut-être juste un webmaster ! Brankal MÉRITE d’être écouté par des oreilles du monde entier et d’être vu sur scène (bon, la scène, on s’en occupe). Pour le reste, on compte sur vous, futurs fans, pour acheter leurs disques en double exemplaire (pas cher) et en envoyer un à vos connaissances haut placées dans le business de la musique. Et si vous voulez inviter les patrons de Domino, Touch & Go ou Drag City, c’est possible aussi. Mais le mieux, c’est de venir les voir sur scène, là où ils aiment le plus être. On sait tous que c’est là que ça se passe. (FL & NR)

icône / folk / rock / Albini / fire / drums / guitare / silence / explosion SCOUT NIBLETT
post-punk / Sonic youth / PiL / girls & boys / no wave / muscles et longs cils BRANKAL